Résultats de l’étude sur l’intégration des innovations — BIOQuébec propose des pistes d’action pour soutenir les innovations biopharmaceutiques québécoises et renforcer l’autonomie du Québec


Bromont (Québec), le 21 avril 2022BIOQuébec dévoile aujourd’hui les résultats d’une étude sur l’intégration des innovations québécoises dans notre système de système de santé et propose des pistes d’action pour mieux soutenir les innovations biopharmaceutiques québécoises jusqu’au bout du processus et pour renforcer l’autonomie du Québec.

Les innovations générées par notre industrie biopharmaceutique québécoise doivent être intégrées dans notre système de santé, d’abord pour que les patients puissent en profiter, mais aussi pour permettre aux entreprises de se développer pleinement et de créer de la richesse ici au Québec
— Anie Perrault, directrice générale de BIOQuébec

Alors que le Québec a une histoire et une tradition de recherche et de développement biopharmaceutiques extrêmement riches, certains membres ont vécu ou vivent des situations difficiles quant à l’intégration de leurs innovations dans le système québécois.

BIOQuébec a mandaté Alain Dubuc, économiste reconnu, et Bernard Lachapelle, président du Groupe JBL, pour mesurer le taux d’intégration des innovations québécoises dans le système de santé. Ce travail a permis de constater tout d’abord qu’aucune donnée n’existait sur le sujet. La première contribution de cette étude est donc de fournir pour la première fois des données à cet égard. La deuxième, c’est qu’aucune définition d’innovation biopharmaceutique québécoise n’existait également. Il nous a donc fallu en créer une. Finalement, les constats de notre étude nous ont permis de proposer des pistes d’action nouvelles en matière d’accès des innovations biopharmaceutiques québécoises au système de santé et de soutien au développement de nos entreprises.


CONSTATS

De façon générale, le Québec est plus sévère et restrictif dans l’intégration des innovations biopharmaceutiques, suggérant que le système d’approbation québécois est moins accueillant et plus restrictif que celui des autres provinces du Canada. Il n’y a toutefois pas de traitement particulier, que ce soit favorable ou défavorable, pour les innovations québécoises.

L’étude de BIOQuébec se veut être un exercice constructif permettant d’ouvrir une discussion, un dialogue avec les différents acteurs du système québécois concernés. Tout au cours de l’étude, BIOQuébec a rencontré l’INESSS (4 rencontres), le Bureau de l’Innovation (4 rencontres), le ministère de l’Économie et de l’Innovation (2 rencontres) et le personnel des cabinets du ministre de la Santé et du ministre de l’Économie et de l’Innovation pour présenter les résultats, partager les constats et ouvrir une discussion sur les pistes de solutions permettant d’améliorer l’environnement d’intégration des innovations au Québec et favoriser le développement de nos entreprises biopharmaceutiques, ici au Québec. Nous avons également rencontré d’autres partenaires comme Médicaments Novateurs Canada (MNC) et partagé les résultats de l’étude avec Medtech Canada – Québec.

BIOQuébec ne veut pas et n’a pas travaillé en silo dans ce dossier.

Nous saluons l’ouverture des différents intervenants gouvernementaux et de tous nos collègues de l’industrie des sciences de la vie qui a mené à des discussions constructives et positives. La coopération entre les différents milieux ne peut qu’être bénéfique à tous les niveaux 
— Anie Perrault, directrice générale de BIOQuébec.

Ce rapport permet de positionner BIOQuébec comme un acteur des sciences de la vie qui se préoccupe de tout l’écosystème, en amont comme en aval de la chaîne d’innovation, et qui œuvre pour un développement optimal de la recherche biopharmaceutique au Québec.


DES PISTES DE SOLUTIONS…

Pour combler l’écart avec les autres provinces du Canada

Augmenter la transparence et la collaboration

·       Permettre le dialogue et l’échange entre les entreprises et l’INESSS durant la période d’évaluation.

·       Établir un processus d’appel, en cas de refus.

Réduire les rigidités et les délais

·       Les critères inscrits dans la loi ne répondent plus à l’environnement d’aujourd’hui.

·       Il faut apporter plus de flexibilité dans la prise de décision – une réflexion est nécessaire.

·       Le critère de valeur thérapeutique d’un médicament est une contrainte majeure qui peut empêcher de prendre en compte des facteurs économiques ou sociologiques.

·       Rigidités administratives : l’INESSS requiert des études randomisées à double insu acceptées pour publication afin de faire ces analyses alors que des études faites par l’intelligence artificielle pourraient être menées plus rapidement.

Redéfinir le rôle du ministre

·       Des interventions ponctuelles du ministre de la Santé permettraient d’assouplir les processus de décisions pour tenir compte de facteurs d’acceptabilité sociale et accéléreraient l’accès à des médicaments dans certains cas.

 

Pour soutenir davantage les innovations québécoises

Créer un observatoire des innovations

·       Continuer le travail débuté par cette étude – suivre le taux d’intégration des innovations (Canada vs Québec)

·       Le premier élément d’une politique conséquente d’aide aux innovations biopharmaceutiques québécoises est d’établir ce qu’est une innovation québécoise.

·       Créer un répertoire des entreprises qui pourraient être qualifiées de québécoises en fonction de leur degré d’implantation permettra d’identifier les innovations québécoises et assurer un suivi de leur évolution.

Se doter d’une politique d’achat proactive

·       Contrairement à la politique du prix le plus bas qui n’est pas une solution optimale, une politique d’achat proactive aiderait à faire plus de place aux innovations québécoises.

Éliminer les silos

·       Briser les silos entre les différentes instances du gouvernement optimiserait les chances de développement des innovations québécoises.

Valoriser l’innovation avec le Bureau de l’innovation

·       La création du Bureau de l’Innovation avec la première mouture de la Stratégie des sciences de la vie a lancé un fort signal de la part du gouvernement. Or cette instance est encore sous-utilisée, et pourrait notamment aider à changer la culture du MSSS.

Créer une vitrine technologique

·       Les vitrines technologiques sont utiles pour montrer que la société qui a contribué à la croissance d’une entreprise croit en la valeur de sa technologie.

·       La validation des innovations dans un contexte de soins réels constitue un élément important, et cela ne peut se réaliser que si le réseau de la santé est ouvert à tester et à prendre des risques vis-à-vis l’innovation.

 Élargir les critères de l’INESSS

·       Sans affecter les critères d’évaluation scientifiques, il y aurait lieu d’envisager des politiques qui pourraient donner un certain avantage aux innovations québécoises.

·       Introduire l’idée que l’origine québécoise d’un médicament a un effet positif sur le système de l’innovation et sur le système de santé pourrait constituer un élément positif dont il faut tenir compte dans la valeur ajoutée.

Accorder des avantages de prix

·       De la même façon que le Québec a su soutenir l’innovation dans les années 2000 avec la politique de la règle des 15 ans (BAP-15), le Québec pourrait envisager une politique « BAP-Québec » où le ministère des Finances pourrait compenser le ministère de la Santé et des Services sociaux pour la différence de prix pour une innovation québécoise.

Mettre en place un mécanisme d’alerte

·       Des interventions ponctuelles ou discrétionnaires du gouvernement et du ministre de la Santé pourraient être appropriées pour montrer la volonté de soutenir les innovations québécoises.

·       La création d’un mécanisme d’alerte permettant d’identifier les délais, les lourdeurs bureaucratiques, les aberrations ou les injustices pouvant pénaliser un médicament ou une innovation québécoise permettrait des interventions rapides pour régulariser les situations.

Soutenir la recherche par un accès aux données

·       De la même façon qu’une vitrine technologique peut aider une entreprise québécoise, l’accès aux données dans le but de recherche et de validation des preuves de concepts est un élément fondamental pour une entreprise québécoise.


BIOQuébec, un réseau dynamique
BIOQuébec représente plus de 160 entreprises établies au Québec qui œuvrent dans le domaine de la recherche en santé, et ce à tous les niveaux du parcours de l’innovation, de la recherche fondamentale jusqu’à l’intégration des innovations thérapeutiques dans le système de santé. Il s’agit de biotechs, de sociétés de recherche contractuelles, d’investisseurs et de compagnies pharmaceutiques, et ce, à tous les stades de croissance. BIOQuébec mise sur la représentation gouvernementale, le développement des affaires et les partenariats pour favoriser la croissance de l’industrie québécoise de la biotechnologie et des sciences de la vie et faire du Québec un des acteurs clés et incontournables de cette industrie à l’échelle internationale.