La formation médicale et scientifique au service des communautés


Favoriser l’accès aux programmes professionnels de santé

Une nouvelle initiative destinée aux cégépiens lancée par des étudiantes de l’Université McGill cible les populations sous-représentées dans les programmes professionnels en soins de la santé. Ce programme de mentorat permet de sensibiliser les étudiants aux possibilités d’entreprendre des études dans des domaines tels que la médecine, les sciences infirmières, la pharmacologie, la physiothérapie et l’ergothérapie.

Heureuses de leur expérience bénévole avec les écoles secondaires dans le cadre du programme Explore ! Careers in Health !, Christina Antinora et Caitlin Stoddart, deux étudiantes en médecine de l’Université issues de ménages à revenu modeste, souhaitaient poursuivre cette démarche auprès des étudiants de cégeps qui n’ont pas nécessairement un réseau ou les ressources pour être guidés vers ce type d’études universitaires. Le programme McGill Mentorships in Healthcare est donc venu répondre à un besoin.

« Auparavant, l’ensemble des programmes du CEP [Comité d’expansion de la participation] ciblait uniquement les élèves du secondaire. Le Comité a reconnu la nécessité de prolonger son soutien à ces étudiants. Le programme de mentorat est apparu au bon moment pour combler cette lacune importante », révèle Nicole Li-Jessen, professeure agrégée et présidente du CEP, qui est mandaté par le Bureau de la responsabilité sociale et de l’engagement communautaire de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de McGill, dont l’objectif est de promouvoir la diversité, l’inclusivité et l’équité, entre autres à l’aide d’initiatives qui favorisent l’accès aux études en santé.

Avec le soutien de la présidente, Shan Wang et Dahlia Thompson, toutes deux immigrées au Canada et étudiantes respectivement en soins infirmiers et au doctorat à l’École des sciences de la communication humaine, se sont par la suite jointes à l’équipe. Ensemble, les quatre fondatrices sont parvenues à mettre en place un projet pilote à l’hiver dernier avec le collège Dawson en mettant en relation douze étudiants avec six mentors de l’Université.

Ciblant les étudiants des établissements d’enseignement général et professionnel issus des communautés noires, autochtones, rurales, LGBTQ2A+ et défavorisées, cette initiative cherche à faire en sorte que les diplômés du milieu de la santé soient plus représentatifs des différentes communautés qu’ils serviront. Le programme MMH mise notamment sur l’apprentissage des différents domaines de la santé, le développement de leurs compétences personnelles et scolaires et la préparation de leur transition vers l’université.

Depuis son lancement, le projet s’est rapidement déployé et, à l’automne 2021, plusieurs cégeps francophones et anglophones de la province se sont engagés, tels que le cégep de Shawinigan, le cégep de Saint-Laurent, le collège Champlain, le collège Vanier et le collège John Abbott, impliquant plus de 50 étudiants. L’équipe travaille présentement à l’organisation d’un panel sur les carrières composé de médecins, d’infirmières et d’autres professionnels de la santé et prévoit également une conférence sur le financement d’une éducation universitaire.

Accueillir la relève médicale en Montérégie

Le programme de formation médicale de l’Université de Sherbrooke, qui est offert à Saguenay ainsi qu’à Moncton depuis 2006, se donnera également à Longueuil. Ce nouveau site permettra aux étudiants de suivre les quatre années d’études, bien que la formation soit donnée depuis plusieurs années aux 3e et 4e années du programme au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre (CISSSMC).

Dès l’automne 2022, l’établissement situé en face de l’hôpital Charles-Le Moyne sur le territoire du CISSSMC accueillera 24 étudiants de première année. La formation, qui aura lieu au pavillon Jean-Marc Lepage, assurera une immersion clinique des étudiants dès le début de leur parcours. En prévision de l’arrivée des nouvelles cohortes, des rénovations sont prévues afin de créer des espaces d’enseignement, de vie et de simulation clinique.

« Cette approche de formation décentralisée a fait ses preuves chez nous et démontre la volonté des partenaires impliqués d’innover ensemble et de se rapprocher des communautés dans lesquelles nous évoluons. Il est de notre responsabilité sociale de nous engager afin de répondre aux besoins de santé de la population », a indiqué Dominique Dorion, doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.

Cette délocalisation en Montérégie concourra à l’attraction et à la rétention des médecins afin de répondre à la pénurie de main-d’œuvre de la région et contribuera à l’accessibilité et au développement des services ainsi qu’à l’amélioration de la qualité des soins. L’initiative participe par ailleurs à l’objectif du gouvernement d’augmenter le nombre d’admissions dans les programmes de médecine.

Un nouveau programme pour accroître la main-d’œuvre spécialisée

L’Université du Québec à Montréal offrira à l’automne prochain un diplôme d’études supérieures spécialisées en sciences de la vie et biopharmaceutiques, en partenariat avec les départements de chimie et de sciences biologiques, dont le projet de création a été piloté par le professeur Benoît Barbeau, du Département des sciences biologiques.

Ce programme a été conçu pour répondre aux besoins actuels des industries du secteur des sciences de la vie et des technologies en santé (SVTS), qui est en pleine effervescence depuis plusieurs années et qui regroupe des sous-secteurs tels que les pharmaceutiques innovantes, les technologies médicales et de la santé ainsi que les technologies de l’information en santé et intelligence artificielle.

Selon une étude du groupe Montréal InVivo, organisme sans but lucratif qui désigne la grappe des SVTS du Grand Montréal, les industries estiment entre autres que les études au baccalauréat et à la maîtrise mènent davantage les diplômés vers une carrière universitaire plutôt que sur le marché du travail. L’objectif de ce DESS est d’augmenter la main-d’œuvre qualifiée dans des domaines d’importance tels que le développement de médicaments et de vaccins et les soins de santé personnalisés.

Cette courte formation pluridisciplinaire permettra aux étudiants d’être exposés aux plus récentes technologies et expertises du milieu, d’améliorer leurs conditions dans la recherche d’emploi en acquérant des compétences transversales entourant la gestion, l’éthique et la réglementation ainsi que de participer à l’innovation scientifique et à la croissance des entreprises au Québec.