Vaccin: Moderna cogne à la porte de l’État québécois


Le géant pharmaceutique Moderna cogne à la porte du gouvernement québécois pour obtenir une éventuelle aide publique pour un projet d’usine au Québec sans avoir décidé encore si elle la construira ici ou ailleurs au pays.

Hier, Le Journal a demandé à la pharma, qui vient de s’inscrire comme lobbyiste, si elle prévoit s’installer ici et combien elle demandait, mais la présidente de Moderna Canada n’a pas pu répondre à ces questions.

« Moderna et le gouvernement du Canada sont toujours en train de finaliser l’accord qui permettra la construction d’une installation de biofabrication au Canada. La décision quant à l’emplacement d’une telle installation dépend de nombreux facteurs », a répondu Patrica Gautier dans une déclaration écrite.

« L’usine de biofabrication que nous voulons construire est un projet très complexe, comportant de multiples composantes clés qui doivent être prises en compte en parallèle et dont l’intégration prend du temps », a-t-elle expliqué.

Course contre l’Ontario

En décembre dernier, Le Journal avait écrit que le Québec était dans sa dernière ligne droite contre l’Ontario dans sa course pour avoir l’usine.

Des villes comme Montréal, Laval, Québec et Sherbrooke pourraient ravir l’investissement de plusieurs centaines de millions de dollars.

Que Moderna n’ait pas encore choisi l’emplacement de sa future usine au pays ne l’empêche pas de déployer depuis hier deux lobbyistes, Kavisha Jayasundara (Brampton) et Stefan Raos (Montréal) pour pousser le dossier. 

Des rencontres, communications écrites et appels téléphoniques sont prévus.

« Moderna souhaite s’appuyer sur l’expertise de longue date du Canada dans le domaine biopharmaceutique et sur sa communauté scientifique établie, et générer des emplois hautement qualifiés dans le secteur de la biofabrication », a indiqué hier l’entreprise.

Lobbyistes actifs

Au total, Moderna sollicite cinq titulaires d’une charge publique, dont le premier ministre du Québec, François Legault et le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

« Tous les incitatifs ou programmes reçus seront utilisés pour la construction et l’exploitation de l’installation. La nature du financement est encore inconnue, mais il pourrait prendre la forme d’une réduction de loyer », peut-on lire au Registre des lobbyistes.

Hier, le bureau du premier ministre François Legault a indiqué ne pas avoir eu de rencontre encore avec Moderna à ce sujet.

– Avec la collaboration d’Olivier Bourque