Le Musée Armand-Frappier fait peau neuve


Projeté depuis 2019, le nouveau Musée de la santé Armand-Frappier ouvre ses portes ce mardi à Laval, dans des locaux tout neufs aménagés juste à côté du Cosmodôme, un investissement de 14 millions de dollars qui permettra à l’institution d’accueillir deux fois plus de visiteurs dans ses nouvelles installations lumineuses de près de 1800 mètres carrés.

LAVAL, QC, (31 janvier, 2023) – « Ç’a été une longue et difficile gestation, mais le bébé est né et on est vraiment contents », nous dit d’entrée de jeu la directrice du musée, Guylaine Archambault, avant de nous emmener visiter les lieux. « On souhaite entraîner le muscle de la connaissance des gens », enchaîne-t-elle en nous guidant d’abord dans une longue allée qui rappelle le parcours d’exception du Dr Armand Frappier, de son amour de la musique jusqu’à la naissance de sa vocation, déclenchée à la suite de la mort de sa mère aux mains de la tuberculose.

« On espère que ça va être une expérience mémorable qui contribuera à semer une petite graine qui va donner la curiosité aux jeunes à s’informer, à lire, à poser des questions, enchaîne Mme Archambault. S’il y a des jeunes qui ensuite décident d’embrasser des carrières en recherche ou en soins, tant mieux, mais ce qu’on souhaite, c’est de contribuer à former des petites têtes bien faites qui aiment se documenter et qui posent un regard éclairé sur notre société et ses enjeux. Si on arrive à faire ça, on aura réalisé notre mission. »

Expositions

L’exposition permanente 4, 3, 2, 1 Santé ! aborde les grands enjeux de santé de façon interactive et ludique en se développant selon quatre thèmes, des molécules et des cellules en passant par les individus, les populations pour se conclure sur les questions qui touchent la santé au niveau planétaire. On peut notamment y écouter les témoignages de gens atteints de maladies graves sur leurs façons de composer avec leur condition, on peut agir sur un tableau interactif où l’on nous invite à faire des gestes pour contribuer à la santé de tous, ou on peut même jouer à un jeu de serpents et échelles grandeur nature orchestré autour des saines habitudes de vie.

Avant de monter aux labos en gravissant les escaliers en colimaçon dont la forme s’inspire de la double hélice de l’ADN, il faut passer un moment dans l’exposition temporaire Pandémies : L’humanité au défi, où l’on est invité à enfiler un bracelet RFID qui nous permettra de participer à un jeu dont l’objectif est d’endiguer une pandémie fictive. « On a consulté nos membres et nos visiteurs et alors que l’on aurait pu s’attendre à ce qu’ils soient tannés d’entendre parler de pandémies, on a remarqué au contraire que les éléments présents dans l’actualité sont toujours les plus populaires », nous explique Guylaine Archambault.

Les gens veulent comprendre ce qui se passe. Aussi, si le musée ne cherche pas à exposer la question, qui le fera ?

- Guylaine Archambault, directrice du musée

On met environ 45 minutes à faire le tour de l’exposition temporaire, mais on peut y passer près d’une heure et demie si on lit tout et on écoute tous les témoignages. On y trouve aussi quelques artéfacts intéressants provenant de l’Institut Armand-Frappier de même qu’une fascinante chronologie des pandémies qui ont frappé l’humanité depuis l’Antiquité.

À l’étage se trouvent enfin quatre laboratoires où l’on peut suivre des ateliers en lien avec le contenu des expositions — on conseille de réserver sa plage horaire avant de se présenter au musée. On y manipule de véritables outils de laboratoire dans des installations fonctionnelles. « On recrée vraiment les conditions de laboratoire, il est donc possible que ça ne fonctionne pas exactement comme on s’y attendait », nous explique la responsable des activités éducatives, Ilinca Marinescu, après avoir constaté les résultats peu concluants de notre propre expérience.

« Ça nous permet de montrer que c’est possible que ça ne fonctionne pas, mais les gens ont quand même compris la technique et le contenu scientifique qui allait avec ça, ajoute de son côté Claudia Bélanger, gestionnaire des opérations. Ça permet justement d’intégrer le fait que c’est aussi comme ça que ça passe dans le labo d’un chercheur, qui va répéter des dizaines, voire des centaines de fois son expérience pour s’assurer des résultats, parce que lui, il va être révisé par des pairs ! »